mercredi 26 janvier 2011

Magique Nicaragua!

Le Nicaragua nous accueille de la meilleure des manières…le stop fonctionne parfaitement, encore plus facile qu'au Costa Rica venant principalement du fait qu'ici les lois sont moins strictes et que l'on peut monter à l'arrière des pick up. Le Nicaragua est considéré comme un état plus pauvre…moins stricte…plus humain! Le soleil est aussi au rendez-vous, nous sommes définitivement sorti de la saison des pluies. Sans attendre, nous arrivons à Rivas, le port où le ferry joint l'île d'Ometepe, un petit bout de terre fascinant au milieu d'un des plus grands lacs d'eau douce d'Amérique Latine. Cette île est dominée par deux volcans magnifiques dont l'un, fume pacifiquement. Nous demandons à deux restaurants pour quelques restes et les deux nous invitent à manger de la salade, du riz et des haricots rouges. Le menu traditionnel d'Amérique centrale. nous recyclons ensuite un peu de pain dans une boulangerie et nous marchons en direction du port. Sans surprise, le capitaine se laisse séduire par notre histoire et nous invite sans discuter à monter à bord du ferry. Nous arrivons dans la nuit sur l'île d'Ometepe. Une ambiance étrange émane de ce lieu, tout est très paisible, un autre monde, on se sent en sécurité, beaucoup de monde dans les rues, beaucoup de vélos, tous très relax qui regardent les nouveaux arrivants sans peur ni mauvaises intentions. Nous parvenons à Mogoyalpa, un village dans la partie ouest de l'île. en recherche d'un lieu pour dormir nous rencontrons John, un américain qui s'est installé ici pour monter un hôtel. Il se considère comme un visionnaire et est tout de suite attiré par notre projet. Il a lui même une idée en tête, "recyclé" un orphelinat sur l'île. En effet, ses occupants s'en vont à la fin du mois car ils ont peur du volcan. Nous nous laissons guider par le destin et John nous invite à dormir dans sa propriété, une grande maison au bord du lac…on en profite pour se reposer et rendre visite aux gens de l'orphelinat qui s'enthousiasment pour notre projet. "Nuestros pequeños hermanos" nous invite donc pour parler aux enfants de nos expériences. NPH est une organisation qui fut fondée au Mexique et qui est maintenant présente dans plus de 10 pays en Amérique. Nous partageons notre histoire avec 5 classes qui se succèdent devant nous. Un grand plaisir de parler d'environnement, de voyage et de conscience avec de jeunes élèves attentifs.


L'île dégage une énergie très spéciale…nous sommes tous atteints par ce flux inexplicable. Un soir, nous rencontrons un personnage étrange "El indigo viejo", il est le plus vieux d'une tribu oubliée, les LNU, l'une des premières tribus a avoir peuplé cette planète…les premiers humains alors que les continents étaient encore unis. Ils défendent la théorie que nous appartenions tous au même peuple et que nous vivions alors en harmonie avec la nature…puis les continents se sont séparés et différents peuple se sont développés à partir de la même base. Il le justifie en démontrant que chaque peuple sur terre a des choses en commun comme les maisons en cercle, certaines traditions, etc. Aujourd'hui ils se considèrent au nombre de 23, 23 personnes qui promulgue le "retour" aux essences de la vie. Une partie de ce groupe vit sur cette île, ils essayent d'économiser suffisamment d'argent pour acheter un terrain et construire une communauté qui fonctionnerait en auto-suffisance, sans argent en complète harmonie avec la nature. Fascinants…et nous sommes obligés de les croire, nous pouvons voir leur incroyable savoir aux niveaux des plantes, de comment utiliser toutes les plantes sauvages et ne laisser aucun déchets. Tout s'utilise. Ils produisent la majeure partie de leur nourriture, 100% vegan, ils fabriquent leurs shampoing, savon et leurs médicaments. En plus de tout ça, ils restent ouvert au monde car ils veulent partager leur mode de vie et inviter plus de gens á le partager. C'est pourquoi ils ont cet auberge de jeunesse sur l'île qui est en quelques sortes une porte ouverte sur le monde pour permettre à quiconque de pénétrer leur monde pas à pas.


C'est la première fois dans notre voyage que nous rencontrons des gens aussi proche de notre philosophie et qui sont très cohérents avec eux-même. Un étrange sentiment secoue nos coeurs…il est possible dès aujourd'hui de vivre en harmonie avec la nature, cela implique juste quelques sacrifices et s'immerger complètement dans une philosophie organique. Il est difficile de partir mais le sommet sur le changement climatique approche. Nous partons de l'île le coeur lourd, changé. Nous faisons du pouce directement jusqu'à Granada, une jolie ville coloniale situé au bord du lac. Là-bas, nous parcourons les rues sombres de la ville pour rejoindre Quiso, une LNU qui vit dans Huam, sorte de titi en plein milieu de la ville, cachée derrière une immense palissade de bambou dans un quartier populaire. Le but étant de donner la chance aux gens de comprendre leur mode de vie, le lieu est ouvert aux écoles. C'est impressionnant, sur ce petit terrain d'à peine 60 mètres carrés, ils ont reconstitué la vie en pleine jungle, on se croirait dans un musée. Quiso y vit, tranquille, dans son monde où tout est naturel, pas de plastique, permaculture, recyclage, herbes comestibles…elle nous parle un peu plus des LNU, cela fait presque 30 ans qu'ils se sont reconstitués, chacun peu choisir d'être LNU quand il le veut. En effet, dans leur propre langue, LNU ne eut rien dire d'autre qu'être humain! Cette communauté est décidément intéressante, ils sont très flexible, ouverts contrairement à beaucoup. Leur culture est très complexe avec une organisation sociale très distincte de la nôtre, une harmonie entre les êtres plus complètes. Nous invitons quiconque est intéressé à leur rendre visite!


Nous laissons Quiso dans son repère magique et nous repartons pour la réalité de notre monde. Nous luttons pour trouver quelques légumes dans la ville trop touristique…les patrons ne sont pas là et il est difficile de recycler! Nous marchons jusqu'à la sortie de la ville et nous rencontrons un jeune policier en civil qui accepte de nous emmener en direction du honduras…nous ne nous arrêterons pas à Managua, après cette expérience forte nous ne nous sentons pas de passer par les grandes villes! Fernando est adorable et nous invite à dormir chez ses beaux-parents qui nous offrent à manger. Le lendemain, nous avons l'opportunité de l'accompagner alors qu'il emmène sa copine dans une "Maquila" où elle travaille. Les Maquila sont les entreprises qui fournissent les grandes marques en produisant les produits à bas prix. La zone où nous allons est une zone détaxée, Levis, Wranglers et d'autres marques en profitent pour installer leurs maquilas. Le gouvernement est content car c'est une opportunité pour donner des emplois à ses citoyens…malheureusement les conséquences réelles ne sont pas favorables aux Nicaraguayens. En effet, ils travaillent toute la journée dans des conditions très mauvaises, pas de législation propre, pas d'assurance. Les compagnies profitent du chômage élevé pour exploiter les travailleurs. Un bon marché pour Levis qui achètent ses jeans à 2,5 dollars pour ensuite les revendre à 60 dollars dans les boutiques. Nous voyons les milliers de travailleurs qui débarquent des autobus surchargés à 6 heures du matin…une ambiance triste, lourde, ils marchent touts comme des robots, sans penser, sans sourire, Le monde d'aujourd'hui est encore un monde d'esclavage, si nous continuons à consommer comme nous le faisons les habitants du tire monde ne trouverons jamais la paix et le temps de profiter pleinement de leurs vies. Le Capitalisme est un autre nom pour esclavage, un esclavage déguisé où les travailleurs, inconscients, se mettent volontairement les chaînes.


Le gouvernement supportent les Maquilas utilisant l'excuse que ça permet de fournir des emplois aux citoyens. Daniel Ortega, se proclame comme un socialiste et si quelques unes de ses réformes sont en effet sociale, le reste n'est que propagande. La société reste injuste avec des très riche qui contrôle tout et la majorité qui vit dans la misère. Les conséquences écologiques sont claires, le choc est d'autant plus fort que nous nous étions habitués à la propreté relative du Costa Rica. Ici, les rues sont couvertes de déchets, les bords de routes aussi…du plastique tout autour de nous qui attend patiemment de glisser vers l'océan à moins qu'il ne soit brûlé avant. Alors que nous quittons la ville, je surprend un père jeter un sac poubelle plein de l'autre côté de la rue, dans un taillis là où on ne le voit pas. son fils lui tient la main. Un bien triste exemple qui confirme que l'éducation prime avant tout. Fernando nous laisse après nous avoir offert quelques fruits. Les filles se mettent sur le bord de la route et sans peine nous repartons vite en direction du Honduras. Le long nous constatons les dégâts du changement climatique. Il n'a jamais autant plu que cette année, les champs sont inondés, comme cette culture de cocotier presque complètement immergée. Le pays est secoué par une crise de frivoles et de riz…trop de pluie, 80% des récoltes ont été noyé…c'est l'aliment principal du peuple. Nous passons une dernière nuit avec les pompiers, toujours aussi aimable et nous profitons de la gentillesse des habitants du Nicaragua qui sont tous adorables. Un petit vieux nous invite à cueillir un peu de sa canne à sucre, l'ambiance est paisible dans ce petit village, les touristes ne vont pas jusque-là normalement. Notre expérience au Nicaragua fut courte mais nous nous promettons de revenir un jour.



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