Le voyage touche à sa fin. Nous sommes sur le point de traverser le Honduras, de là, c'est moins de 1000 kilomètres qu'il nous reste à parcourir jusqu'à Cancun. Une bagatelle après 24 000 kilomètres en stop…la route est notre foyer, l'incertitude notre routine, difficile de s'imaginer dormir chaque nuit sous le même toit, ne plus chercher sa nourriture. Dans quelques semaines, le sommet sur le changement climatique commencera…nous ne voulons pas courir mais il faut se dépêcher un petit peu. Ce serait bête de manquer ça! Nous sommes curieux à l'idée de se présenter là-bas après presque un an de voyage et voir comment nous pouvons stimuler le changement.
Nous avions évité Managua au Nicaragua…L'expérience avec les LNU nous a tous secoué un peu et nous n'étions pas intéressé pour passer du temps dans une autre ville chaotique. Malheureusement les conséquences étaient prévisibles. Cette fois-ci nous n'avons même pas essayé de parler aux ambassades, nous devons payer une autre taxe touristique pour entrer au Honduras. Ce ne sont que trois dollars, mais pour le principe on s'en veut. Une manière peut-être de se dire à soi-même que les administrations ne sont pas encore prêtes à s'ouvrir au monde. Si nous n'étions pas européen tout aurait été si difficile. De là, nous n'avons aucune difficulté pour trouver un camionneur sympa qui accepte de nous emmener un peu plus loin. Il vient du Belize et travaille 7 jours sur 7. Il a l'air cependant heureux de sa situation, un amoureux de la route. Son camion l'a accompagné sur des milliers de kilomètres…et c'est sans surprise que le moteur tombe en panne! Nous nous arrêtions dans une station essence et nous cherchons un autre ride pour continuer notre route. Nous demandons à quelques voitures et très vite nous nous retrouvons à l'arrière d'un pick-up pour apprécier le paysage montagneux hondurien. La végétation est ici très différente du Nicaragua, pour une fois, nous sentons que nous avons changé de pays, il y a des forêts immenses de pins sur des montagnes nues, le soleil a suffisamment de place pour pénétrer et nous offrir un beau jeu de lumières. L'air est frais. Au bout d'une heure, nous pénétrons dans la banlieue chaotique de Tegucigalpa, la capitale, une autre "jungle de béton" situé au milieux des montagnes. Klaxons, chaos, trafic, pollution, poubelles ouverte sur les trottoirs…bienvenue!
Nous restons avec les pompiers pour quelques jours. Nous n'avons pas besoin de Visa pour rentrer au Belize, juste pour sortir. Nous décidons donc de continuer notre route en direction de la côte pour trouver un bateau qui puisse nous emmener jusqu'au Belize. L'auto-stop est des plus facile au Honduras, en deux temps trois mouvements nous sommes à San Pedro Sula. Sur le chemin nous avons la chance d'en savoir plus sur le fameux coup d'état. Pour certains, Zelaya était un grand président qui prenait la défense des plus pauvres. Il a été renversé par Michellini, le président du congrès qui voulait prendre sa place. Au final, les citoyens votèrent pour un autre. La situation est proche du Venezuela, les plus pauvres soutiennent le président sortant et les plus riches sont heureux de son départ. Question d'intérêts. Le pays est riche, de grandes plantations de café, des "sweatshops" un peu partout et une inégalité omniprésente. Les plus pauvres luttent chaque jour contre les catastrophes naturelles, les inondations qui dévastent les quartiers populaires, les grosses pluies qui perturbent les cultures de riz et de haricots rouges et font augmenter les prix de l'alimentation de base des habitants.
Nous nous arrêtons de nouveau chez les pompiers, nous recyclons et nous tombons tous un peu malade…ce fut rare dans le voyage et quand cela se produit nous ne pouvons pas bouger. Les pompiers s'occupent de nous et nous pouvons nous reposer pour ensuite repartir sur la route pour rejoindre la côte et essayer de trouver un bateau. Sur le chemin, nous rencontrons le cousin de Zelaya qui nous dit que de toutes façon se sont tous des corrompus et que peu importe celui qui reste au pouvoir. Intéressant, il est sûrement le plus proche de la réalité. Nous arrivons à Puerto Cortes, un endroit étrange qui semble un peu abandonné, beaucoup de chômage suite au coup d'état qui a fait peur aux investisseurs étrangers qui sont allés s'installer chez le voisin au Guatemala. Nous parvenons à entrer en contact avec la croix rouge. Le directeur de l'institution essaye de nous arranger un rendez-vous avec le propriétaire de l'unique bateau qui fait le voyage jusqu'au Belize. Nous sommes en première page du journal et une journaliste nous accompagne dans notre quête. Mais rien à y faire, le propriétaire est très strict. Il peut nous faire moitié prix mais refuse de nous donner un coup de main. Le choix est simple, nous décidons d'aller au Guatemala pour tenter notre chance.
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