mardi 20 juillet 2010

A la rencontre du Maroc


Mama Africa appelait, doucement, soufflant: “Agi, Agi…”
Il était temps pour la Locomotive de se remettre sur ses rails et continuer son périple écologique. Le départ fut difficile, après une dizaine d’heures d’attente, seul 50 kilomètres ont été parcourus, menant l’équipe aux portes de El Ejido, ville d’Andalousie connue pour le développement récent de serres agricoles qui s’étendent sur des dizaines et des dizaines de kilomètres à la ronde. A l’intérieur, des milliers d’immigrés Africain, souvent illégaux et payés au compte-goutte, assurent la collecte dans des conditions déplorables, arrosés de pesticides à longueur de journée. Ces hommes et femmes se détruisent la santé pour charger, chaque jour, les 2500 camions qui effectueront la livraison des supermarchés européens. Ce “jardin de l’Europe” est une usine à gaz à effet de serre où les démons de l’esclavagisme respirent encore. A la vue de cette véritable mer de plastique, une seule pensée anime les trois explorateurs: Il faut changer nos modes de consommation et acheter local!

Très vite, après une nuit passée dans les couloirs du centre ville, Locomotive repart pour Algecira. Grace à Viorel, Ukraine, Marieta, Espagnole et Rafael, Espagnol, ils y parviennent dans la nuit. Algecira, ultime bastion européen avant l’Afrique. Là, les deux mondes se côtoient donnant à la ville une atmosphère spéciale. Lorsqu’un voyageur rentre dans Algécira, il a déjà un pied en Afrique. Là-bas, les trois locos dorment pour la première fois sous les étoiles, sur les toit de la ville. Au réveil, ils se dirigent vers le port à la recherche d’un passage de l’autre coté. Ils tentent d’abord leur chance au port privé mais peux de marins s’aventurent jusqu’à Tanger. Ils essayent donc les ferry, beaucoup moins écologique mais qui présente une probabilité plus grande. Seuls deux solutions se présentent: l’une est de traverser avec une particulier qui traverserait à 6 heures seul dans sa voiture pour bénéficier d’une offre spéciale. Le prix est inchangé pour une ou quatre personnes dans la voiture, malheureusement peux de gens empruntent ce chemin à cette heure. La deuxième option est de se faufiler à l’intérieur d’un camion. Raphael part aux renseignement auprès des chauffeurs de semi-remorques pour en savoir plus…peu après les trois aventuriers découvrent l’opportunité rêvée: Chaque camionneur a le droit d’avoir un second chauffeur sans payer de frais supplémentaires. Ainsi, Nicola, Raphael et Benjamin peuvent embarquer à bord, gratuitement avec Franck, René et Abdullah, trois camionneurs d’expériences aux grands coeurs. Alors que le Ferry fend les eaux obscures, Locomotive fête déjà ses premiers pas au Maroc!

Un éclat de bonheur ensuit toujours un autre. Arrivé au port, René invite les trois jeunes à dormir dans sa maison située dans la banlieue de Tanger. Locomotive peut ainsi se préparer avant le grand saut dans un nouveau monde. La surprise est de taille et le moment magique. A peine sortis de la maison du suisse, ils se retrouvèrent comme sur une nouvelle planète, en l’espace d’une fraction de seconde, tout avait changé, l’air, la terre, la végétation, les gens et même le ciel affichait une autre couleur. Tanger nous offre un spectacle époustouflant, riche d’une architecture très diverse allant de l’immeuble bétonné à la mosquée traditionnelle, ainsi que d’une vie palpitante qui anime chaque coin de rue. Les gens, aimables, intéressés et ouverts nous guident avec le sourire jusqu’au coeur de la ville, la Médina. Les images parlent mieux que les mots, Tanger est une ville fascinante, autrefois port international où les Français, Espagnols, Anglais, Hollandais et Italiens occupaient les lieux. Aujourd’hui encore après plus de 50, la majorité des habitants de la ville parle au moins trois langues. Cette particularité dénote une intelligence particulière qui semble propre aux Marocains. De plus, les Marocains sont d’une générosité exemplaire, ils n’hésitent pas à offrir leurs maisons et offrir le peu qu’ils ont pour que les trois aventuriers puissent manger. Ahmed nous le prouve par cent le soir de l’anniversaire de Nicola. Après que Rafael, un espagnol rencontré dans la ville, l’ait convaincu, il accepte de nous laisser dormir dans son hôtel avec pour condition que nous partions à l’aurore. La locomotive s’embrase d’euphorie, Ahmed leur explique que selon sa religion, l’Islam, il doit aider tout passager qui croise sa route. Les trois explorateurs comprennent, ils sont les passagers…cette révélation les accompagne jusque dans leurs rêves les plus profonds.

La locomotive de la liberté s’aventure ensuite plus au sud pour approfondir sa découverte de ce monde nouveau. Première étape, Asilah, ville côtière très touristique avec une médina charmante. Rencontres après rencontres, Nicola, Raphael et Benjamin en apprennent plus sur ce peuple et comprennent le rôle joué par l’Islam dans la structuration de la société et l’établissement de valeurs saines et humaines. Ils comprennent que si quelques interprétations se sont avérées mauvaises, l’Islam contient beaucoup de vérités. Le lendemain, le destin mène les aventuriers dans une station essence. La faim se fait sentir, Benjamin se dirige vers une table pour y récupérer un bout de pain laissé à l’abandon. CE geste déclenche un festival de générosité. Un homme se pointe à la table deux minutes plus tard en demandant si ils ont faim. Avant même qu’ils puissent répondre, trois soupes et du pain leurs sont amenés. En l’espace d’un instant, les trois jeunes européens sont entourés de six Marocains qui dévorent leur histoire. Ils se passionnent pour les panneaux solaires et pour féliciter l’initiative, offrent trois salades végétariennes et propose aux aventuriers de dormir dans le salon familial. Le patron, ordonne aussi qu’un déjeuner soit servis au petit matin. Durant la soirée, ces anges Marocains s’étendent un peu plus sur l’Islam, religion bafoué par des interprétations bancales,les extrémistes et les médias occidentaux. Il s’avère que L’Islam est une religion pacifiste et profondément humaine qui ouvre ses portes à tous.
Le Maroc se distingue entre autres par ses contrastes; après la tumultueuse ville de Tanger, le port paisible d’Asilah, la locomotive découvre Fès, paradis culturel qui attire les touristes du monde entier, et sa Médina, la plus grande du monde arabe. Les trois explorateurs passent leur première nuit sur le toit de l’Hotel Cascade en compagnie de jeunes européens captivés par cette aventure. Le lendemain, alors que les panneaux solaires récoltent les rayons chaud du soleil marocain, ils partent à la recherche de l’inconnu dans le labyrinthe de la Medina. L’inconnu prend vite un nom, Abdellatif Hanafi, professeur, et Eric, baroudeur français. Ils se donnent rendez-vous le jour suivant. En attendant, les trois locos suivent Mohammet qui les emmène au travers de la ville nouvelle, copie conforme des villes européennes, ainsi que des bidonvilles pour leur proposer de passer la nuit dans l’Université publique de Fés. Au petit matin, il retrouvent le professeur Abdellatif, il les invite à visiter l’école où il travaille et leur permet de visiter les classes où de jeunes marocains ouvert et cultivés écoutent l’histoire de la locomotive avec attention. Ensuite, il les emmène pour une balade autour de la ville qui se termine dans son salon où un magnifique couscous les attend. Il les traînent ensuite dans les dédales de la ville, les trois explorateurs y découvrent un monde fascinant où tout peut s’y trouver et s’y perdre. Ils y retrouvent Eric, Français éclairé qui leur ouvre les portes de ce monde étrange qui parait sombre et dangereux de l’extérieur mais qui est, vu de l’intérieur, illuminé de bonté et d’histoires extraordinaires. Eric les invitent à passer la nuit dans sa chambre puis les laisse s’élancer de nouveau sur la route. Ils attendent vainement à la sortie de la ville jusqu’à ce que la nuit tombe, puis, sans vraiment y réfléchir, ils commencent à marcher. Au bout d’une heure, ils se retrouvent perdu dans la campagne alors que soudainement un camion s’arrête. A l’intérieur, trois personnes y sont déjà assises, mais le sourire du chauffeur est prometteur. Il accepte chaleureusement d’emmener les trois locos jusqu’à Casablanca! Compressé à l’arrière, sur la couchette, Nicola, Raphael et Benjamin partagent des instants magiques avec Moussa. Ils se réjouit lui-même d’avoir croiser leur route, il les invite à passer quelques jours chez lui pour écrire ensemble un bout de cette histoire passionnante.

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